Game of Rose

La culture des rosiers, entre épines et royautés n'est pas une mince affaire. Au royaume des fleurs, la rose est reine. Et comme dans les sagas de pouvoir, sa beauté dissimule parfois une épine acérée. Dans notre jardin en carré, où l’ordre médiéval rencontre la fantaisie contemporaine, nous cultivons aussi des grains de folie et les rosiers grimpants prendront bientôt place tels des lignées nobles prêtes à conquérir les murs et les treilles.

Bobbie Poplars

10/22/20253 min read

                                                    Des roses et des royaumes

Bien avant les dragons et les trônes, la rose fut déjà symbole de pouvoir.
En Angleterre, la célèbre Guerre des Deux-Roses opposa la Maison de Lancastre (rose rouge) à celle d’York (rose blanche). Ce conflit inspira d’ailleurs partiellement l’univers de Game of Thrones.
Planter des rosiers dans un jardin, c’est donc, d’une certaine manière, renouer avec cette tradition de prestige et de rivalité mais en célébrant la paix des couleurs et des parfums.

                                                         Le rosier médiéval

Au Moyen Âge, les rosiers étaient cultivés dans les jardins clos des châteaux et des abbayes.
Ils servaient à la fois à l’ornement, à la médecine (eau de rose, baume, onguents) et aux rites spirituels,  la rose symbolisait la Vierge, la pureté et la promesse du paradis.
Dans le carré du jardin, on plantait souvent des rosiers anciens tels que la rosa gallica officinalis ou la rosa alba, aux parfums puissants et aux floraisons délicates.

                                                       Un jardin digne de Hautjardin

Dans notre domaine, ces rosiers grimpants deviendront les gardiens du carré, les sentinelles de verdure. Nous les sélectionnerons comme on choisit des maisons nobles , et notre choix se portera peut être sur un "New Dawn" : rose pâle et romantique, résistante, fidèle comme Brienne de Torth, ou un "Pierre de Ronsard" : au charme ancien, noble et généreux comme la Maison Tyrell. Un "Guirlande d’Amour" :  souffle léger, presque mystique, pour adoucir les angles sera surement de la partie

                                                   Le carré, symbole d’ordre et de beauté

Le jardin en carré, hérité des cloîtres, impose une structure géométrique qui apaise le regard.
Chaque carré devient un royaume miniature où se joue une harmonie : entre herbes, fleurs et senteurs.
Les rosiers grimpants, eux, relient terre et ciel, mêlant verticalité et passion, comme un fil rouge dans la trame du jardin.

                                             Conseils de plantation d’octobre à fin novembre

  1. Choisir le bon emplacement

    • En plein soleil (au moins 6 h par jour).

    • Sol riche, bien drainé mais pas sec.

    • Éviter les endroits où des rosiers ont déjà poussé depuis moins de 5 ans.

  2. Préparer la terre

    • Ameublir le sol sur 40 cm de profondeur.

    • Incorporer du compost bien mûr ou du fumier décomposé.

  3. Planter le rosier (à racines nues)

    • Tremper les racines dans un pralin (mélange boueux d’eau, de terre et de compost).

    • Former un petit monticule au fond du trou et disposer les racines dessus.

    • Le point de greffe (renflement à la base du rosier) doit se situer 2 à 3 cm sous le sol.

    • Reboucher, tasser légèrement et arroser copieusement.

  4. Protéger et pailler

    • Disposer une couche de paille ou de feuilles mortes autour du pied.

    • Dans les régions froides, butter la base du rosier en hiver (monter un petit monticule de terre autour).

  5. Taille de printemps

    • En mars, tailler les branches mortes et raccourcir les tiges principales à 30–40 cm pour favoriser la floraison   

                           

                 

                             Dans tous les cas la rose triompha toujours🌹!

De la guerre des roses à la paix des jardins, la rose demeure la fleur des passions et des renaissances. Dans ce "Game of Rose", point de trahison, seulement la conquête du beau, du parfum et de la lumière. Notre jardin potager en carré deviendra un petit royaume de pétales et d’histoire, où chaque rosier sera un trône de douceur et de fierté.

Bibliographie

  • Roses anciennes et anglaises, de François Joyaux — Éditions Ulmer.

  • Le traité du rosier, de Michel Racine — Éditions Actes Sud.

  • Les jardins au Moyen Âge, de Michel Conan — CNRS Éditions.

  • Le grand livre des roses, de Peter Beales — Éditions Larousse.

  • Plantes et jardins du Moyen Âge, de Jean-Marie Pelt — Fayard.