Chaque jour, je m'améliore un peu plus !
Dans notre jardin solidaire, chaque geste compte : semer, arroser, récolter… et grandir un peu plus chaque jour. Même si l'on débute dans la pratique c'est un espace où l’on cultive à la fois la terre, la solidarité et la confiance en soi. »
Bobbie Poplars
9/13/20252 min read


Chaque jour, je m’améliore un peu plus : le travail dans un jardin solidaire comme cheminement personnel et collectif
La maxime « Chaque jour, je m’améliore un peu plus » résonne comme une devise universelle du développement personnel. Dans le contexte d’un jardin solidaire, elle prend une dimension particulièrement concrète : chaque geste accompli — semer, arroser, désherber, récolter — devient une métaphore de la progression intérieure. Jardiner collectivement, c’est aussi apprendre à grandir ensemble, dans un processus où l’amélioration individuelle nourrit la dynamique communautaire.
L’apprentissage progressif par la pratique
Le travail de la terre exige patience et constance. Comme l’écrit Gaston Bachelard dans La Terre et les Rêveries de la Volonté (1948), « cultiver, c’est faire l’expérience de la durée ». Chaque journée passée au jardin n’apporte pas une transformation spectaculaire, mais une succession de petites avancées : la compréhension des cycles, l’attention portée aux saisons, la reconnaissance des plantes. Cette progression lente, mais tangible, constitue une véritable école de la persévérance.
Le jardin comme espace de résilience
Jardiner favorise la résilience psychologique. Selon Cyrulnik (2009), la résilience est la capacité de « reprendre un développement après un traumatisme ». Le jardin, en offrant un cadre stable et répétitif, permet d’inscrire des gestes positifs dans le quotidien, renforçant ainsi la confiance en soi. Chaque jour, le jardinier peut constater de petites réussites : une plante qui s’épanouit, une parcelle mieux entretenue, un outil mieux maîtrisé. Ces micro-victoires incarnent l’idée que l’amélioration est cumulative.
Un cheminement collectif et solidaire
Dans un jardin partagé, l’amélioration personnelle se conjugue au pluriel. L’expérience du collectif incite chacun à se dépasser en apprenant des autres, en partageant des savoirs et en assumant des responsabilités. Comme l’indique Jean-Pierre Leclercq (Les jardins collectifs, une utopie concrète, 2016), « le jardin n’est pas seulement un lieu de production alimentaire, mais un espace où se cultive aussi la compétence sociale ». Ainsi, l’amélioration quotidienne d’un individu devient une ressource pour tout le groupe.
Cultiver la motivation et l’estime de soi
Travailler la terre est une activité où l’on voit les fruits concrets de ses efforts. Contrairement à certaines tâches abstraites de la vie moderne, le jardin fournit une rétroaction immédiate : le sol retourné, les graines semées, la pousse observée. Cette matérialité renforce l’estime de soi et entretient la motivation. Comme l’a montré Florence Burgat (La main et la terre, 2018), « le geste agricole est une manière de se réinscrire dans un monde tangible, de retrouver une maîtrise sur le réel ».
Pour conclure « Chaque jour, je m’améliore un peu plus » n’est pas seulement une affirmation personnelle : dans un jardin solidaire, elle devient une réalité visible et partagée. Le travail collectif du sol reflète une progression intérieure où la patience, la solidarité et la résilience se cultivent autant que les légumes. Le jardin devient ainsi une métaphore vivante de l’amélioration continue, où chaque geste quotidien contribue à l’épanouissement de l’individu comme de la communauté.
Bibliographie
Bachelard, G. (1948). La Terre et les Rêveries de la Volonté. Paris : José Corti.
Burgat, F. (2018). La main et la terre. Une philosophie du jardin. Paris : Flammarion.
Cyrulnik, B. (2009). Autobiographie d’un épouvantail. Paris : Odile Jacob.
Leclercq, J.-P. (2016). Les jardins collectifs, une utopie concrète. Paris : L’Harmattan.